Titre

Que ce soit dans la littérature spécialisée ou sur les sites internet dédiés à la numismatique antique, la question des faux modernes est trop souvent éludée. Pourtant, le nombre de faux en circulation étant de plus en plus important et le monnayage parthe n’étant pas épargné, il serait aventureux d’ignorer ce fléau.
L'objectif de cette page consiste à présenter des spécimens qui apparaissent régulièrement dans les ventes, afin d'éviter des acquisitions malheureuses.


Des faux flagrants

Une partie des faux modernes parthes, de facture très rudimentaire, n’est pas de nature à tromper grand monde. On y trouve des monnaies coulées facilement identifiables comme telles (1 & 2), des spécimens vite disqualifiés par leur style approximatif (3), ou encore des productions totalement fantaisistes (4).
Quelques exemples seulement ci-dessous, ces faux sont suffisamment flagrants pour qu'il ne soit pas utile de s'y attarder.

1 2
1 & 2    Faux grossièrement coulés (reliefs "mous", petites excroissances ou petits trous dus aux bulles d'air créées au moment du coulage.)
 
3 4
3    Style approximatif, très éloigné de celui des tétradrachmes S.21.3 authentiques 4    Faux "pour touristes"


Des faux pas toujours évidents à détecter

La qualité de ces contrefaçons est extrêmement variable selon le procédé de fabrication employé (monnaie coulée, frappée, coulée sous pression…), et la difficulté de les identifier sera en rapport.
Les faux modernes issus de matrices réalisées par moulage à partir des monnaies authentiques sont notamment très répandus. L'examen du style ne nous est dans ce cas d'aucun secours et un exemplaire isolé risque fort de passer inaperçu, surtout au sein d'un groupe de monnaies authentiques. De plus, lorsque ce sont des monnaies communes qui sont reproduites, ce qui est fréquent, la vigilance de l’acquéreur est moindre et ces faux s’avèrent alors redoutables. Toutefois, étant généralement produits en multiples exemplaires, ils deviennent au bout d’un certain temps repérables.
De façon générale on se tiendra à distance des monnaies trop semblables (centrage, mêmes défauts aux mêmes emplacements, etc). On prendra garde de ne pas confondre deux faux identiques avec deux monnaies authentiques issues des mêmes coins, la différence étant en principe suffisamment importante pour trier le bon grain de l’ivraie.
Bien que le poids ne soit guère déterminant, on restera malgré tout prudent lorsque le poids est par trop hors normes. On sera aussi alerté si apparaît en périphérie de la monnaie une zone vide de toute empreinte (61-62-97). Parfois, une association aberrante entre avers et revers confirme qu'il s'agit de l’œuvre d'un faussaire (25-26-61-62-69-70-71-72-87-91-92-93-96-97).

10.1-1 10.1-2
5 & 6    Faux modernes S.10.1 (10 exemplaires identiques dans la base de données de parthika)
 
20.1-1 20.1-2
7 & 8    Faux modernes S.20.1
 
26.10-1 26.10-2
9 & 10    S.26.10 (7 exemplaires identiques recensés)
 
26.3 26.3 'or'
11 & 12    S.26.3 et sa version pseudo monnaie en or (3,94 g !)
 
27.1-1 27.1-2
13 & 14    S.27.1 (11 exemplaires de mêmes coins avers et revers + 5 avec le même revers mais un avers différent)
 
31/27 31/27
15 & 16    Même coin de revers que 13 & 14, avers S.31 (4 exemplaires recensés)
 
33/27 33/27
17 & 18    Même coin de revers que 13 à 16, avers S.33 (21 exemplaires recensés)
   
S.27.1-3 S.27.1-4
19     S.27.1  (9 exemplaires recensés pour 19 à 22) 20    Même revers que 19
 
S.27.1-3 S.27.1-4
21     Même avers que 20 avec variante de revers 22    Même avers que 20, revers différent
 
S.27.2-1 S.27.2-2
23 & 24     S.27.2 (9 exemplaires recensés)
 
28.1/63.6 28.1/63.6
25 & 26     Avers S.28.1 et revers S.63.6 (4 exemplaires recensés, tous > à 7 g !)
 
S.33.3-1 S.33.3-2
27 & 28     S.33.3 (4 exemplaires recensés)
 
S.33.4-1 S.33.4-2
29 & 30     S.33.4
 
30.9 30.9
31 & 32     S.30.9   -   32 est une copie de 31, ou les deux sont des faux.
 
S.30.16-1 S.30.16-2
33 & 34     S.30.16 (4 exemplaires recensés)
 
 
35.1-1 35.1-2
35 & 36     S.35.1 (la drachme parthe la plus copiée ! 13 spécimens identiques recensés)
 
35.1-3 35.1-4
37 & 38     S.35.1 (une autre série du même type, 14 spécimens recensés)
 
 
39.6-1 39.6-2
39 & 40     S.39.6 (3 spécimens identiques recensés)
 
 
43.4-1 43.4-2
41 & 42     S.43.4 (5 spécimens identiques recensés)
 
43.7-1 43.7-2
43 & 44     S.43.7 (9 spécimens identiques recensés)
 
45.3/8 45.3/8
45 & 46     S.45.3/8 (4 exemplaires identiques recensés)  -  46 est une copie de 45, ou les deux sont des faux.
 
45.11 45.11
47 & 48     S.45.11 (3 exemplaires identiques recensés)  -  48 est une copie de 47, ou les deux sont des faux.
 
46.22-1 46.22-2
49 & 50     S.46.22 (6 exemplaires identiques recensés)
 
47.8-1 47.8-2
51 & 52     S.47.8
 
48.-1 48.-2
53    S.48 au monogr. de Mithradatkart  (4 spécimens recensés) 54    Idem 53 avec l'avers retouché  (3 spécimens recensés)
 
48.9/Mithr 48.9/Mithr
55 & 56     Avec le même revers que 53 & 54, un avers S.48.9 d'Ecbatane
 
48.9/Mithr 48.9/Mithr
57    Idem 55 & 56, mais étoile et croissant volontairement effacés à droite 58    Même avers que 55 & 56, avec revers S.48.9
 
 
53.3-1 53.3-2
59 & 60     S.53.3 (13 exemplaires recensés)
 
53.3-3 53.3-4
61 & 62     S.53.3/S.63.6 (même avers que 59 & 60 ; 5 spécimens recensés)
 
63.6-1 63.6-2
63 & 64     S.63.6 (même revers que 61 & 62 ; 6 spécimens recencés)
 
65 pseudo or
65 & 66     Fausse drachme S.65 et sa version pseudo monnaie en or


28 33.2
67 & 68     Avers S.28.6 et S.33.2, même revers S.33
 
47-1 47-2
69 & 70     S.47/S.33 (même revers que 67 & 68 ; 9 spécimens identiques recensés)
 
AE1 AE2
71 & 72     "Bronzes parthes" (même revers que 67 à 70)


51 55.10
73    Tétradrachme S.51 (4 spécimens identiques recensés)
     Tétradrachme S.55.10 (3 spécimens identiques recensés)    74

60-1 60-2
75 & 76     Tétradrachmes S.60 (5 spécimens identiques recensés)

72-1 72-2
77 & 78     Tétradrachmes S.72 (5 spécimens recensés)

77a 77b
79 & 80     Tétradrachmes S.77


72.8-1 72.8-2
81 & 82    S.72.8
 
78.3-1 78.3-2
83 & 84    S.78.3
 
80.1-1 80.1-2
85 & 86    S.80 (6 spécimens identiques recensés)
 
81/35.1 81/80
87    Avers S.81, même coin de revers (S.35 !) que 35 et 36 88    Même avers que 87 et revers identique à 85 et 86
 
84.132-1 84.132-2
89 & 90    S.84.132
 
84-1 84-2
91 & 92     Association avers/revers aberrante (6 spécimens identiques recensés)
 
28/84 84-3
93 & 94     Même revers fantaisiste pour Mithradates II et pour Vologèses IV
 
28 53/-
95    Avers identique à 93 et revers identique à 91 et 92 96    Avers identique à 59 à 62 et revers identique à 93 et 94
 
S.28/63.6 S.84-3
97    Avers identique à 93 et 95 et revers identique à 61 à 64 98    Tétradrachme S.84 (4 exemplaires identiques recensés)
 
S.87 S.87
99 & 100     S.87.10/11   -  100 est une copie de 98, ou les deux sont des faux.
 

Une série "remarquable"

Une importante série de rares drachmes apparues brutalement sur le marché à partir de 1988 a fait l’objet d’une étude de l’IBSCC (International Bureau for the Suppression of Counterfeit Coins), en 1994. Ces monnaies, trop parfaites et toutes manifestement issues de coins réalisés par le même graveur, alors qu’elles s’étendent prétendument sur une période de deux siècles, n’ont pas résisté à un examen méthodique et objectif. Ce document est à lire dans son intégralité par tout collectionneur s’intéressant au monnayage parthe. Quelques exemplaires représentatifs de cette série figurent ici (101 à 112).

Le cas des statères en or de Vonones Ier est aussi traité dans l’étude de 1994 de l'IBSCC. Concernant l’absence de monnaies parthes en or authentiques en général, le sujet est déjà évoqué dans "Dénominations", aussi il ne sera pas développé ici.

W-1 W-2
W-3 W-4
W-5 W-6
W-7 W-8
W-9 W-10
W-11 W-12
101 à 112    Quelques faux frappés par les coins modernes signalés dans l'étude de 1994 de l'IBSCC



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