Après l'invasion de la Parthiène, Arsaces Ier choisit Nisa pour capitale. C'est donc à Nisa, en toute logique, que sont émises
les premières drachmes parthes. Par la suite, à mesure que les Parthes étendent leur sphère d'influence, de nouveaux ateliers
monétaires entrent en fonction : d'abord Hécatompylos, puis Arsacia (Rhagae) ; ensuite Ecbatane, qui
commence à frapper modestement, puis Séleucie, qui en plus d'émettre quelques drachmes initie la frappe de tétradrachmes pour
Mithradates Ier. Il faut d'ailleurs noter que Séleucie ne produira pas d'autres drachmes que le rare type S.13 pour Mithradates Ier,
et le beaucoup plus rare encore type S.17.4 pour Phraates II, mais restera, à quelques exceptions près, l'unique atelier monétaire
à produire les tétradrachmes des souverains arsacides.
La production de certaines cités est de courte durée : on ne connaît pas de monnaie
frappée par Hécatompylos qui soit postérieure à Mithradates Ier et il est probable que l'activité
de l'atelier de Tambrax se limite au règne de Phraates II.
Pendant plus d'un siècle aucun signe distinctif ne renseigne sur l'atelier de frappe d'une monnaie.
Les premières indications concernant la cité émettrice apparaissent sur une intéressante série de drachmes de Phraates II,
à l'avers derrière le buste, de façon abrégée : TAM pour Tambrax,
NI ou NICAIA pour Nisa,
et les très rares AΠA et ЄΠAP, uniques preuves du fonctionnement
des ateliers d'Apamée et d'Epardus (si toutefois ce dernier a bien existé). Certaines monnaies de la même série portent des caractères qui ne permettent pas,
dans l'état des connaissances actuelles, de déterminer l'atelier.
Durant le règne suivant, seules les drachmes S.20.4/6 et S.22.4 affichent encore explicitement l'atelier : PA ou MAP, pour Rhagae et Margiane.
Les types S.24 et S.26 de Mithradates II présentent un grand nombre de variétés de monogrammes, certains très complexes, à l'avers et au revers
(voir Monogrammes divers). On observe parfois deux voire trois monogrammes sur la même drachme.
Mais leur signification n'est hélas pas clairement établie.
On peut seulement supposer que, comme sur les monnaies séleucides, certains sont la marque des magistrats responsables de la frappe,
pendant que d'autres indiquent l'atelier : par exemple NI pour Nisa, ou le monogramme formé des lettres P et A pour Rhagae.
PHRAATES II (132-126) |
ARTABAN III (126-122) |
MITHRADATES II (121-91) |
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Photo C.N.G. |
Photo Peus |
Photo C.N.G. |
Photo Peus |
Photo Peus |
Photo Peus |
Sur les types S.27 et S.28 de Mithradates II tout monogramme disparaît. Les drachmes de Gotarzes Ier, Sinatruces et Mithradates III
n'en portent pas davantage.
Il faut attendre Arsaces XVI (75-62) pour qu'une série remarquable de très rares drachmes affiche à nouveau, cette fois en totalité,
le nom de la cité émettrice. C'est le seul cas dans le monnayage parthe où figure aussi clairement le nom de l'atelier monétaire,
grâce à l'ajout d'une ligne supplémentaire à droite du revers.
On trouve les inscriptions ENPAΓAIC (Rhagae, S.30.18),
MAPΓIANH (Margiane, S.30.21),
TPAΞIANH (Traxiane, S.30.22),
NICAIA ou NIΣAIA (Nisa, S.30.24),
APEIA (Aria, S.30.25),
ainsi que la mention KATA CTPATEIA ("en campagne") pour les ateliers itinérants (S.30.28 & 29).
ENPAΓAIC |
MAPΓIANH |
TPAΞIANH |
NICAIA |
APEIA |
KATA CTPATEIA |
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Sous Phraates III une dizaine de cités se répartissent la production monétaire. Une innovation importante est adoptée :
toutes les drachmes sont désormais agrémentées au revers d'un monogramme qui désigne le nom de l'atelier, ce monogramme
étant le plus souvent formé par deux ou trois lettres du nom de la cité émettrice (M, Θ et T pour Mithradatkart ou
Rhô et Gamma pour Rhagae par exemple).
Ces monogrammes permettent de différencier l'atelier monétaire jusqu'au milieu du Ier siècle après J.-C., mais pas au-delà.
En effet, bien qu'il soit probable qu'un certain nombre d'ateliers fonctionnent toujours, le monogramme d'Ecbatane se répète ensuite au revers
de toutes les drachmes parthes (exception faite de quelques unes qui portent la marque de Margiane). On peut en conclure que ce monogramme
perd, avec le temps, le rôle qui lui avait été assigné un siècle plus tôt.
 
ARIA |
ARTEMITA |
TRAXIANE |
MARGIANE |
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PÉRIODES D'ACTIVITÉ DES DIFFÉRENTS ATELIERS