Titre

Les cités mésopotamiennes, fortement peuplées par des Grecs, deviennent au premier siècle un peu trop proches de Rome au goût d'Artaban IV. Pour contrer les velléités d'indépendance et de révolte de l'élite parthe établie à Séleucie, Artaban va notamment favoriser l'ascension des frères juifs Anileus et Asineus, pourtant bien peu recommandables. Le récit détaillé de cet épisode est donné par Flavius Josephe (Antiq. Ivdaiq. Livre XVIII, IX).
Sur les tétradrachmes S.62 le Roi reçoit une palme de Tyche, pendant qu'un homme agenouillé lui tend un diadème. Cette émission, qui date de 23 apr. J.-C., commémore sans doute la reprise en main de la Babylonie, grâce à la stratégie évoquée plus haut, qui avait l'avantage de faire l'économie d'un affrontement direct.

S.62.2
Collection parthika


L'année suivante Suse émet une série de drachmes (S.62.6/11), en mauvais billon et majoritairement de très médiocre facture. Sur les spécimens à peu près lisibles de ce type on trouve l'année, TΛE, soit 23/24 apr. J.-C. ; on devrait pouvoir également discerner en exergue le mois, ainsi que l'épithète NIKIΦoPoY sur la gauche. Le revers, cas exceptionnel pour une drachme parthe, ne présente pas l'archer traditionnel mais le Roi sur un trône, tourné vers la gauche, qui reçoit un diadème d'un homme agenouillé.

Dessin S.62

Bien que référencée par Sellwood sous le même numéro, l'émission de ces drachmes n'est pas reliée aux événements de Séleucie, comme celle des tétradrachmes évoquée précédemment, mais il est probable qu'Artaban a fait frapper cette série à Suse simplement pour réaffirmer son autorité sur la ville. Le texte de Franz Cumont, "Une lettre d'Artaban III à la ville de Suse", apporte un intéressant éclairage sur l'état de dépendance de la cité par rapport au pouvoir central arsacide.

S.62
Collection parthika

Sur cette drachme et sur celle de la vente Triton VIII, n°1994, très similaires, aucune date ne figure au revers. Le style est encore nettement plus fruste que sur les autres spécimens de cette série et il faut deviner la scène du revers ; il n'y a pourtant aucun doute sur les intentions du graveur, aussi sommaire que soit sa prestation. On peut noter aussi que sur ces deux drachmes le texte et l’orientation de la légende des lignes de gauche sont différents de la description donnée par Sellwood pour le type 62.



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