Dans son article de 1989, "New Parthian Coins Types",* David Sellwood s'intéresse au contenu d'une trouvaille faite dans la province
du Fars quelques années auparavant. Ce trésor, hélas dispersé au moment de la rédaction de son article, était constitué pour l'essentiel
de dioboles des souverains de Perside du premier siècle de notre ère, mais aussi de quelques monnaies parthes, de types jusqu'alors inconnus.
Sellwood recense sept types, qu'il attribue à Vologèses Ier (types 1 & 2), Vologèses II (types 3 & 4),
Artaban III** (type 5), Pacorus II (type 6), et Osroes Ier (type 7).
* Sellwood, D. — 1989. New Parthian coin types. In : The Numismatic Chronicle. Vol. 149, pp. 162-168.
** Désormais Artaban V (80-90).
Fig.1
(Photo CNG) Sellwood Type 1, diobole, Vologèses Ier |
Fig.2
(Photo VAuctions) Sellwood Type 2a, diobole, Vologèses Ier |
La légende est plus ou moins de la forme :
OΛIΓAC(OY) TOY KYPI(O)(Y)
Fig.3
(Photo CNG) Sellwood Type 2b, diobole, Vologèses Ier |
Fig.4
(Collection parthika) Type 2c (non recensé), diobole, Vologèses Ier |
Les dioboles des types 1 et 2 sont attribuées à Vologèses Ier. Elles ont apparemment été produites par des graveurs différents, peut-être par des
ateliers différents, les frappes du type 1 se différenciant principalement par un style plus fin de la chevelure.
Pour le type 2 Sellwood ne signale que deux coins d'avers, le torque étant représenté par trois lignes parallèles sur le premier
(Fig.2), et par deux lignes encadrant une rangée de points sur le second (Fig.3).
Il faut pourtant noter l'existence d'un troisième coin d'avers pour ce type 2, où le torque est figuré par deux lignes seulement
(Fig.4). On remarquera que ce coin d'avers est le même que celui utilisé pour le type 5.
Fig.5
(Photo ACR Auctions) Sellwood Type 5, diobole, même coin d'avers que 2c |
Au revers de la diobole du type 5 Sellwood lit "arta" à gauche de la légende, et pour cette raison attribue cette série
à Artaban, bien que le nom ‘Vologèses’ figure également à l'emplacement habituel. Le fait qu'un même coin d'avers aurait été utilisé pour deux
prétendants en concurrence pour le trône laisse toutefois perplexe.
Fig.6
(Collection parthika) Sellwood Type 3 (var. a), diobole, Vologèses II |
Fig.7
(Photo Peus) Sellwood Type 3 (var. b), diobole, Vologèses II |
Fig.8
(Photo Elsen) Sellwood Type 4, diobole, Vologèses II |
La présence de la tiare sur les types 3 et 4, pourtant quelque peu différente de celle des drachmes S.72, amène Sellwood à attribuer ces monnaies à
Vologèses II.
Il ne recense qu’un seul coin d’avers pour le type 3, mais il en existe au moins trois. Selon le coin de revers la légende est soit circulaire et formée de caractères cursifs
(Fig.6), soit composée de caractères un peu plus proches du grec, avec deux lignes à gauche
(Fig.7), mais dans tous les cas cette légende est impossible à interpréter.
Au revers du type 4, en revanche, perdurent des traces du nom ‘Vologèses’ qui figurait sur les types 1 et 2.
Fig.9
(Photo Peus) Sellwood Type 6 (var. a), diobole, Pacorus II Légende : deux lignes en haut et une ligne à gauche Monogramme |
Fig.10
(Photo Peus) Sellwood Type 6 (var. b), diobole, Pacorus II Légende : deux lignes en haut et deux lignes à gauche Monogramme |
Fig.11
(Photo Meister & Sonntag) Sellwood Type 6 (var. c), diobole, Pacorus II Légende : une ligne en haut et deux lignes à gauche Monogramme |
Fig.12
(Photo Peus) Sellwood Type 6, hémidrachme, Pacorus II Monogramme |
Fig.13
(Photo Meister & Sonntag) Sellwood Type 6, drachme, Pacorus II Monogramme |
Fig.14
(Photo Peus) Sellwood Type 6, drachme, Pacorus II Pas de monogramme |
Le type 6 est constitué essentiellement de dioboles, aujourd'hui assez communes, mais on peut aussi ranger sous ce type quelques
drachmes et hémidrachmes. Le style de l'effigie est infiniment plus rudimentaire que celui visible sur les séries précédentes, signe qu'il s'agit du travail
de graveurs moins talentueux. Au revers les caractères s'inspirent vaguement du grec des frappes d'Ecbatane, lui-même déjà fortement dégradé,
ce qui aboutit à des légendes dépourvues de toute signification. Les variantes a, b, c (légende et monogramme) pour les dioboles, et la présence
ou non d'un monogramme sur les drachmes n'ont pas été relevées dans l'article de Sellwood.
Fig.15
(Photo Peus) Sellwood Type 7, hémidrachme . Monogramme |
Sellwood note : « il existe de nettes similitudes de style entre les coins d’avers et de revers des dioboles de type 6 et la monnaie du type 7, indiquant un graveur commun
et des dates proches », et il attribue cette hémidrachme à Osroes Ier. Pourtant, sur les drachmes S.80 d’Osroes la chevelure est répartie en deux, une partie sur le côté qui couvre l’oreille
et l'autre au‑dessus de la tête, et le roi arbore une longue barbe taillée en pointe. Sur ce type 7, en revanche, il n'y a que très peu de cheveux sur le crâne, la presque totalité s’étend derrière
la nuque, et la barbe est courte. Aussi, si la parenté entre les types 6 et 7 est flagrante et que toutes ces monnaies ont très certainement été émises par le même atelier et à peu de temps d’écart,
définir sous quelle autorité ce type 7 a été frappé reste plus délicat.
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